프랑스어 인증시험 DELF 만점에 도전하세요

2008-09-29     조은섭 | 문화평론가
 
<르몽드 디플로마티크>는 불어인증시험 ‘델프’(DELF)의 현직 채점관으로 참여중인 조은섭 박사(알리앙스 프랑세즈 강사)의 도움으로, 매달 프랑스판 원문 기사를 불어인증시험 ‘델프’(DELF)시험 형식으로 만들어 게재합니다.
 ‘델프’는 프랑스 유학이나 대학특례입학, 프랑스 관련 기업의 취업을 준비중인 분들에게 필수적인 시험입니다. <르몽드 디플로마티크>는 ‘델프’시험에서 가장 중요한 독해문제와 작문문제, 구술문제를 게재하고, 독자 분들이 본사 홈페이지에서 해답을 확인할 수 있도록 하고 있습니다.
특히 구술문제(Production orale)의경우독자분들이자신의답변을불어로작성하여독자의견란에보내오시면, 출제자직접무료지도해드릴것입니다.독자 여러분들의 뜨거운 관심과 참여를 기대합니다. <편집자 주> 
 
 
                                 출제자 : 조은섭*
                                * 알리앙스프랑세즈강사/델프현직채점관
        
 
 
 
Vers la gratuité  des soins en Afrique ?
Par Valéry Ridde et Blanchet Karl *
 
* Respectivement chercheur en santé publique (Université de Montréal, Canada) et consultant en santé publique.
 
« Lorsque j’ai reçu mon ordonnance, le médecin m’a dit : “ Tant que tu n’auras pas payé, nous allons t’emprisonner ”. » Christine, une jeune Burundaise, avait 18 ans lorsque cette mésaventure lui est arrivée[i]. Dans son pays, des dizaines de malades ont ainsi été retenus contre leur gré pendant plusieurs jours voire plusieurs semaines. Dans d’autres pays de la région, où certains patients s’enfuient la nuit car ils ne peuvent régler les frais d’hospitalisation – les infirmiers les appellent les « évadés » –, on confisque les pièces d’identité pour les obliger à revenir payer. Des cartons entiers de ces documents peuvent ainsi s’entasser dans les bureaux des centres médicaux
 
Contrairement à ce qui se passe dans la plupart des pays riches, où des systèmes d’assurance – publique ou privée – prennent en charge une partie des coûts, en Afrique, c’est sur les patients que repose cette charge. Depuis les années 1980, les systèmes de soins du continent ne reposent plus sur la gratuité, comme ce fut le cas dans les années qui ont suivi les indépendances. Mise en place sous l’impulsion des bailleurs de fonds internationaux, ces réformes de la santé ont bénéficié de la complicité de ceux que la chercheuse américaine Merilee Grindle nomme les « acolytes nationaux[ii] ». Les élites locales « se soignent toutes dans le privé et souvent à l’étranger ; elles n’accordent aucune priorité réelle à la santé publique[iii] ».
 
Or l’expérience a montré que le paiement direct ne permet pas d’entretenir les systèmes de santéet qu’il constitue une barrière empêchant les plus pauvres de se soigner. Selon la Banque mondiale elle-même, ce type d’approche ne permettrait de couvrir que 5 à 10 % des besoins. En Sierra Leone, les milieux modestes consacrent 25 % de leurs revenus aux dépenses médicales, les plus riches n’y affectant que 3,7 %[iv]. Pour des raisons budgétaires, 10 % à 30 % de la population africaine n’aurait pas accès aux soins[v].
 
Pour payer leurs ordonnances, un grand nombre de personnes s’endettent ou doivent vendre leurs récoltes ou leurs animaux - ce que l’on appelle des « dépenses catastrophiques ». La proportion des ménages qui doivent effectuer de tels déboursements atteint 8,5 % au Malawi[vi]. Dans les pays qui ont instauré un système de santé largement financé par le public (à travers les taxes ou les impôts), il demeure possible de se faire soigner lorsqu’on ne dispose pas d’argent. Mais, en Afrique, où les revenus fiscaux sont faibles et le financement de la santé majoritairement d’origine privée, la collectivité laisse les patients seuls face à leurs besoins.
 
L’aide internationale, qui n’a pourtant jamais été aussi importante dans ce secteur – elle est passée de 6 milliards de dollars en 2000 à 14 milliards en 2005[vii]– se révèle insuffisante pour répondre à la demande. L’aide paraît en effet trop concentrée sur la lutte contre des maladies spécifiques (Sida, tuberculose, etc.) et pas assez sur le renforcement des systèmes de santé dans leur ensemble.
 
C’est pourquoi, après avoir pendant vingt ans demandé aux patients de payer lorsqu’ils consultent, les autorités nationales et mondiales semblent amorcer un changement de cap. Même la Banque mondiale, qui a pourtant été un fervent promoteur de cette approche dans les années 1980 et 1990 paraît changer d’avis. En 2007, dans les lignes générales des politiques de santé qu’elle entend promouvoir, elle affirme qu’elle soutiendra les pays qui décident d’abolir le paiement direct. Discrètement, sur le terrain – et bien que, à Bruxelles, les fonctionnaires de l’aide au développement ne semblent pas tous d’accord – le bureau d’aide humanitaire de la Commission européenne appuie des associations africaines qui mettent en place la gratuité. Comme l’indique le chercheur britanniqueChris James, si cette politique était systématisée pour les enfants de moins de cinq ans, dans vingt pays d’Afrique sub-saharienne, on pourrait sauver de cent cinquante mille à trois cent mille vies[viii].
 
Conscients des enjeux, certains gouvernements semblent acquis à une réorientation de leurs politiques. Ainsi, l’Afrique du Sud ou l’Ouganda possèdent maintenant à plusieurs années d’expérience. Plus récemment, le Sénégal a rendu gratuits les soins pour les personnes âgées ; le Mali les césariennes ; le Niger, les consultations pour les enfants de moins de 5 ans ; et au Burkina Faso, l’Etat subventionne désormais à 80 % les accouchements.
 
En effet, c’est souvent sous l’effet de crises majeures que la suppression du paiement direct s’est imposée : incarcération de patients au Burundi, crise alimentaire au Niger, blocus économique et politique à Madagascar... 
 
Prudemment, le Burkina Faso s’est borné, en janvier 2008, à la réduction – plutôt qu’à la suppression – du paiement des traitements des anti-rétroviraux « en attendant que la question de la gratuité trouve réponse dans la durabilité des financements requis[ix] ».
 
Au Niger, par exemple, seules 4 % des femmes les plus pauvres accouchent avec l’aide d’un personnel médical qualifié contre 63 % de leurs consoeurs des ménages riches.
 
Certains voient dans le terme « gratuité » un abus de langage. À la lumière de l’expérience ghanéenne, on s’interroge ainsi sur les réels bénéficiaires des nouvelles politiques. Dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, des chercheurs ont observé que les interventions de santé publique universelles ne profitent pas, dans un premier temps, aux plus pauvres mais d’abord aux plus riches[x]. L'instauration de la gratuité des accouchements et des césariennes a permis à ceux-ci de réduire de 22 % leur paiement direct alors que la réduction pour les plus pauvres n'a été que de 13 %.
 
Ajoutons que les infirmiers qui bénéficient dans certains pays de commissions sur ces paiements ne sont pas très heureux non plus. Pour un certain nombre d’entre eux, les paiements directs sont un moyen commode d’arrondir leurs maigres salaires par des pratiques qualifiées pudiquement de « paiement informel ».
 
Enfin, la dernière difficulté à surmonter est évidemment celle du financement. La plupart de ces politiques d’exemption sont financées directement ou indirectement par les bailleurs de fonds internationaux[xi]. La « mode » passée, poursuivront-ils leur effort ? A quand le prochain revirement de politique ? Les Etats africains vont-ils enfin, à l’aune de ces expériences, accorder un budget décent à la santé ? Abolir le paiement ne suffit pas : il faut aussi investir dans l’amélioration de l’offre de soins et payer des salaires décents aux professionnels de la santé pour éviter, notamment, la fuite des cerveaux[xii]. Ambitieuse dans ses objectifs, la déclaration d’Abuja[xiii] n’a pour le moment été respectée que par une minorité de pays tel que le Ghana par exemple.
 
Face à la multiplication des luttes associatives pour l’accès aux médicaments anti-rétroviraux et aux soins, les bailleurs de fonds et les responsables politiques africains commencent à reconsidérer l’accès des plus pauvres à la santé. Mais la vigilance s’impose. Si la Société financière internationale (institution appartenant au groupe Banque mondiale) recommande dans son dernier rapport d’investir dans le secteur privé de la santé sur le continent noir, elle annonce aussi la couleur en évoquant le « business de la santé en Afrique[xiv] ». Une nouvelle vague de réformes en perspectives ? 
 
 


[i] Meredeth Turshen, Privatizing health services in Africa, Rutgers University Press, Londres, 1999, page 185.
[ii] Merilee Grindle, Designing Reforms: Problems, Solutions and Politics, Faculty Research Working Papers Series, John F. Kennedy School of Government, Harvard University, Cambridge, 2000, p. 29.
[iii] Yannick Jaffré et Jean-Pierre Olivier de Sardan, Une médecine inhospitalière. Les difficiles relations entre soignants et soignés dans cinq capitales d’Afrique de l’Ouest, Karthala, Paris, 2003, page 449.
[iv] Stephen J. Fabricant, Clifford Kamara, Anne Mills, Why the poor pay more: household curative expenditures in rural Sierra Leone, International Journal of Health Planning and Management, 14(3), Keele (Royaume-Uni), 1999, p. 179-199.
[v] Valéry Ridde, op. cit.
[vi] Ke Xu et al, “Protecting Households from Catastrophic Health Spending”, Health Affairs, no. 4, Bethesda, 2007, p. 972–983.
[vii] Michael Reich, et al., Global action on health systems: a proposal for the Toyako G8 summit., The Lancet, 371(9615), 2008, p. 865-9.
 
[viii] Chris James, Impact on child mortality of removing user fees: simulation model. British Medical Journal, 331(7519), Londres, 2005, p. 747-9.
[ix] http://www.irinnews.org/FR/ReportFrench.aspx?ReportId=75706
[x]F.A. Asante, Cornilius Chikwama, Aba Daniels, Margaret Armarklemesu, « Evaluating the economic outcomes of the policy exemption for maternal delivery care in Ghana », Ghana Medical Journal, Accra, 41(3), 2007, p. 110-117.
[xi] Lire Médecins du monde, rapport « L’Accès gratuit à la santé, une stratégie payante », Paris, avril 2008.
[xii] Karl Blanchet et Regina Kieth, « L’Afrique tente de retenir ses médecins », Le Monde diplomatique, décembre 2006.
[xiii] En 2001, les Etats membres de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) se sont engagés à consacrer 15% de leur budget à la santé.
[xiv] Société financière internationale, « The Business of Health in Africa: Partnering with the Private Sector to Improve People’s Lives », Washington, http://www.ifc.org/ifcext/healthinafrica.nsf/Content/Home_French
 
 
 
 
 
Réussir le DELF(Total 25points)
 
Faites le point sur le document lui-mê̂me
1. De quel type de textes s'agit-il?(1,5point)
a) Informatif b) Argumentatif c) Expressif ou persuasif d) Explicatif e)Narratif
2. Quel est le style d'écriture et la forme adopée?(2points)
a) Interview b) journalistique c) Littétature d)Politique e) Administratif f)Critique
3. Le titre de l'article pourrait ê̂tre ? (1.5points)
a)Vers la gratuité des soins en Afrique ?
b)Sida en Afrique
c) Donner son temps aux africains
d) Participer à l'aide internationale
e)L'instauration de la gratuité des accouchements
4. Vrai, faux, ou on ne sait pas?(12points)
A)La gratuité des soins en Afrique est un projet en cours?
Justification
B)En Afrique, on confisque les pièces d’identité des malades pour les aider?
Justification:
 C)Les réels bénéficiaires de La gratuité des soins sont des pauvres?
Justification:
D)Le système de gratuité de la santé en Afrique est financé par l'ONU ?
Justification
 
5) Pourquoi appelle-t-on le coût des ordonances des « dépenses catastrophiques »?(3points)
 
6)Production écrite( en quelques lignes)(5points)
Quest-ce que vous pensez de la gratuité des soins?
 
 
Corrigés
1)Informatif 2) journalistique et Critique 3) Vers la gratuité des soins en Afrique ?
4) a) Vrai. Justification:Conscients des enjeux, certains gouvernements semblent~ ~au Burkina Faso, l’Etat subventionne désormais à 80 % les accouchements.
b)Faux. Justification: on confisque les pièces d’identité pour les obliger à revenir payer.
c)Faux. Justification: À la lumière de l’expérience ghanéenne~~ plus pauvresn'a é que de13 %.
d)Faux. Justification: La plupart de ces politiques d’exemption sont financées directement ou indirectement par les bailleurs de fonds internationaux
5) Parcequ'un grand nombre de personnes s’endettent ou doivent vendre leurs récoltes ou leurs animaux pour les avoir
6) A. Contre la gratuité des soins
Aucun soin n'a jamais été gratuit ! C'est une erreur de le faire croire ! Il y a bien une tranche de la population qui paie le prix fort pour les soins partout dans le monde, pas seulement en Afrique! Alors je suis bien contre cette politique, qui n'abuse que les gogos, servant de leitmotiv à l'intelligentsia de gauche et les intérêts des politiques du même bord. Faut-il rappeler que la solidarité est le sentiment qui pousse les hommes à se porter mutuelle assistance pour comprendre l'incongruité de la situation présente où, tout le monde patauge dans la pauvreté absolue ?
그 어떤 치료도 무료였던 적은 없다! 그걸 무료라고 믿게 하는 것은 실수다! 세계 각지에는, 의료비를 많이 부담하는 일부 사람들이 당연이 있다. 아프리카만 그런 것은 아니다. 그래서 나는 얼간이들을 등치고, 좌파 지식인들과 그들의 정치에 혜택을 주는 이 정책에 반대 한다. 과연 연대라는 것이 우리 인간이 빈곤 속에서 허우적대는 몰상식한 현 상황을 서로 이해하도록 하는 감정이라는 것을 상기시킬 필요가 있을까?
 
B.Pour la gratuité des soins
Si l'état en premier lieu et les entreprises en second lieu commençaient par payer ce qu'il doivent directement ou indirectement à la sécurité sociale, la gratuité des soins se réaliserait sans parler de trou dans le budget des systèmes d'assurance. D'autre part, ce système de santé est le garant de la fraternité entre les personnes Il me semble donc indispensable de l'installer et de cesser ce transfert vers les systèmes d'assurance privés qui creuseraient encore l'écart entre les classes sociales. car c'est appliquer la loi du plus riche! Surtout en Afrique! Eux, les africains sont dans l'impossibilité mê̂me de se doter des ordonnances. Si il y a bien un secteur à maintenir dans le service public, c'est celui de la gratuité des soins !
 
만약, 우선 국가가 그리고 뒤이어 기업들이 직·간접적으로 사회보험에 내야 할 돈을 지불한다면, 의료 예산의 적자를 따지지 않고서도, 무상치료가 현실화 되었을 것이다. 또, 보건시스템은 사람들 간의 형제애를 보장해 준다. 그래서 나는 보건시스템을 정착시키고, 계층 간 격차만을 심화시킬 민간보험 시스템 쪽으로의 전환은 멈춰야 한다고 생각한다. 왜냐하면 그것은 최고부유층만을 위한 법을 적용시키는 것이기 때문이다! 특히 아프리카가 그렇다! 아프리카인들은 심지어 처방전도 못 받을 형편에 처해 있다. 만약 공공 서비스부분에서 꼭 유지 시켜야 하는 부분이 있다면, 그것은 바로 무료치료 부분이다!
 
 
*ONU<유엔 (Organisation des Nations unies)>
*Gogos : 얼간이<르메트르(Lemaitre)>희곡 <<Robert Macaire>>의 등장인물 Gogo에서 유래
* 4번 문제는 답과 정의가 다 맞아야 점수 처리 되며, 어느 한쪽만 맞으면 0점 처리 됨
*작문 문제는 ‘찬성’ 혹은 ‘반대’ 한쪽만 쓰면 됨, 답지는 답지작성의 예를 보여주는 필자의 의견일 뿐입니다.
 
 
 Sujet: Production orale
Le système de santé coréen évolue depuis plusieurs années afin de s'adapter aux mutations de la société. Alors aujourd'hui, nô̂tre gouvernement dit que la Santé est un secteur économique comme un autre et donc elle doit être soumis à la concurrence.
Qu'est-ce que vous en pensez?
*B1~C1수준의 주제입니다. <르몽드 디플로마티크> 독자의견란에 의견을 필히 불어로 올려 주시면 교정해 드리겠습니다.
 
 
프랑스어 공인인증시험 일정표
DELF B1, B2 ‘성인’
DELF B1, B2 ‘쥬니어’ *
2008년 09월 27일(9토), 28일(일)
2008년 8월 18일~29일
서울, 부산, 대전, 광주
DELF A1, A2 ‘성인’
DELF A1, A2 ‘쥬니어’ *
2008년 10월 25일(9토), 26일(일)
2008년 9월 16일~26일
서울, 부산, 대전, 광주
DALF C1, C2 ‘성인’ **
2008년 11월 22일(토), 23일(일)
2008년 10월 13일~24일
서울
 
DELF B1, B2 ‘성인’
DELF B1, B2 ‘쥬니어’ *
2009년 3월 14(토), 15일(일)
2009년 2월 2일~13일
서울, 부산, 대전, 광주
 
 
 
 
DELF A1, A2 ‘성인’
DELF A1, A2 ‘쥬니어’ *
2009년 5월 9일(토), 10일(일)
2009년 3월 30일~4월 10일
서울, 부산, 대전, 광주
DALF C1 ‘성인’ **
2009년 5월 9일(토), 10일(일)
2009년 4월 13일~4월 17일
서울
 
 
 
 
(*) 중학교및고등학교재학생은쥬니어델프에응시하셔야합니다. (초등학생응시불가)
(**) 달프시험은고등학생이상만응시하실수있습니다. 중학생응시발견시시험의성적과관계없이불합격처리됩니다