프랑스어 인증시험 DELF 만점에 도전하세요

2008-10-29     조은섭 | 문화평론가

Réussir le DELF

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

프랑스어 인증시험 DELF 만점에 도전하세요.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

델프(DELF)는 프랑스 유학이나 특목고 입학, 대학 특례입학, 프랑스 관련 기업에 취업을 준비중인 분들에게 필수적인 프랑스어 인증시험입니다. <르몽드 디플로마티크>는 델프시험에서 가장 중요한 독해문제와 구술문제를 게재합니다. A2-B1 수준의 문제입니다. 독자분들이 자신의 답변을 작성하여 독자 의견란에 보내오시면, 출제자가 직접 무료로 첨삭 지도해드립니다.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 독자여러분의 많은 관심과 참여를 기대합니다.<편집자 주>

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 « Nour », la série turque qui sème la zizanie dans les couples du monde arabe

 Par Julian CLEC’H *

 *Chergé de mission culutrel, Sanaa(Yémen).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Durant le mois de ramadan,

 

 

 

 

 

 

 

 

 

les séries télévisées occupent une place

 

 

 

 

 

 

 

 

 

centrale dans le monde arabe.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le soir, au dîner de rupture du jeûne,

 

 

 

 

 

 

 

 

 

la famille se réunit autour du repas

 

 

 

 

 

 

 

 

 

et du petit écran. Dans les années 1990,

 

 

 

 

 

 

 

 

 

les séries syriennes ont remplacé

 

 

 

 

 

 

 

 

 

les sempiternels feuilletons égyptiens.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais, aujourd'hui, c'est une production

 

 

 

 

 

 

 

 

 

turque qui sème la zizanie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

dans les couples et pose la question

 

 

 

 

 

 

 

 

 

du droit des femmes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« “ Nour ” suscite divorces et tensions au sein des couples dans le monde arabe » ; « Muhannad, l’homme dont rêvent les femmes, crée des problèmes sans frontières ! »…  Jour après jour, les médias se font l’écho du phénomène « Nour ». Cette série turque, diffusée sur la chaîne saoudienne MBC 4, aurait pu n’être qu’un énième feuilleton dans le flot déversé par les chaînes satellitaires arabes. Mais voilà : « Nour » a débordé du petit écran pour devenir un phénomène de société. Certains oseraient presque parler de mouvement social…

  

 

 

 

 

 

 

 

 

Petits et grands, hommes et (surtout) femmes, ne rateraient pour rien au monde les tribulations du couple formé par Nour et Muhannad. La série éclipse même la politique dans les discussions quotidiennes. Selon le propriétaire de la chaîne, qui la diffuse à travers le monde arabe, rien qu’en Arabie saoudite, pays de 28 millions d’habitants, elle a attiré chaque jour 3 à 4 millions de téléspectateurs.

  

 

 

 

 

 

 

 

 

Suite à l’accident de sa petite amie Nihal, Muhannad plonge dans une grave dépression. Son grand-père, Fekri Bek, décide alors de le marier à Nour, une jeune femme de la campagne que Muhannad avait aimée dans son enfance. Le couple est entraîné dans un tourbillon d’événements épiques : enlèvements, emprisonnements, tentatives d’assassinat… Ce scénario assez convenu, qui lui a d’ailleurs valu de faibles audiences en Turquie lors de sa diffusion en 2005, amène à s’interroger sur les raisons d’un tel succès dans les sociétés arabes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 L’explication tient en trois éléments  « Sentiment, romance et Muhannad ». Au-delà des ingrédients habituels de ce genre de feuilleton, la surprise vient en effet de celui qu’on appelle déjà le « Brad Pitt du monde arabe » : Kivanc Tatlitug, désormais plus connu sous le nom de Muhannad, mannequin de 24 ans que la série a révélé en tant qu’acteur et promu idole du monde arabe. Blond, les yeux bleus, grand et musclé : au-delà de ce physique propre, à lui seul, à faire succomber la gent féminine, c’est la relation qu’il entretient avec sa femme qui a charmé le public ; une relation faite d’amour, de sensibilité et d’équité.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La ravissante Nour, interprétée par Songul Oden, représente quant à elle la femme moderne, indépendante et courageuse. A eux deux, ils forment un couple exemplaire, cimenté par le dialogue, le respect mutuel et la capacité à faire des concessions. Les femmes interviewées dans les différents journaux du monde arabe qui s’intéressent au phénomène sont unanimes : elles sont fascinées par la représentation de cette relation rêvée, si éloignée de leur réalité quotidienne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Muhannad est le mari parfait, celui que toutes aimeraient avoir. Comme le confie au Washington Post une jeune Saoudienne : « Ce couple symbolise l’amour romantique qui manque à notre culture. C’est certes un peu exagéré, mais il est bien que les hommes voient ce type d’amour, même si ce n’est qu’à la télévision. » De plus en plus de femmes exigent d’ailleurs de leur mari qu’il s’inspire de Muhannad. Certains hommes – car ils ne sont pas les derniers à suivre la série – reconnaissent  l’exemplarité du comportement de ce dernier vis-à-vis de son épouse. Hamdan, 24 ans, chauffeur de taxi yéménite et marié, constate : « Dans notre culture, l’homme est supérieur à la femme. Et, dans cette série, on voit chacun faire des concessions pour que ça fonctionne. » « Nour » est presque devenu un manuel pour apprendre à gérer son couple…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Mais, forcément, la « Nour mania » et le culte que certaines femmes vouent à son beau héros suscitent quelques tensions dans les foyers et donnent parfois lieu à des situations incongrues, que la presse arabe ne manque pas de relater. En Arabie saoudite, en Syrie, à Bahreïn ou encore au Yémen, on ne compte plus les cas de divorces liés à la série. On raconte qu’en Jordanie, la question « Nour » était à l’ordre du jour de la Commission pour l’éducation du Parlement afin de définir une stratégie face à une « culture non-islamique » ; on murmure qu’une Saoudienne venue présenter ses condoléances à une famille endeuillée a demandé où se trouvait le poste de télévision afin de ne pas rater l’épisode du jour…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Dans les années 1990, le développement de l’industrie syrienne du feuilleton a permis de voir apparaître, sur un marché longtemps dominé par les Egyptiens, des réalisations d’un nouveau genre. Leur style plus soigné, leurs intrigues plus subtiles, ont été davantage appréciés par le public que le « sempiternel feuilleton égyptien sur fond d’amour et de vengeance ».1)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 « Nour » se situe dans un pays musulman et raconte l’histoire d’une famille musulmane : il met en scène un mode de vie, une mentalité, un ensemble de valeurs et de coutumes qui se retrouvent d’Istanbul à Sanaa. L’importance de la famille dans des sociétés où plusieurs générations vivent sous le même toit, le respect envers les anciens, les mariages arrangés par les parents… : autant d’éléments qui, d’emblée, ont rendu la série familière au public.

  

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais, si c’est une culture commune qui a facilité l’identification du téléspectateur aux personnages, ce sont en revanche les différences entre les pays arabes et la société turque – bien plus sécularisée – qui ont déclenché l’ire des conservateurs. Même si Nour observe le jeûne du Ramadan, la série comporte des scènes susceptibles de choquer les tenants de la morale islamique : ses protagonistes ne se gênent pas pour boire de l’alcool ou pour avoir des relations sexuelles avant le mariage.

  

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est ce mélange de reconnaissance du même et d’attirance pour la différence qui donne à « Nour » son pouvoir particulier, et qui effraie tant les autorités religieuses. La proximité culturelle entre Arabes et Turcs autorise une certaine identification ; lorsque celle-ci se double d’une admiration pour les héros, le téléspectateur commence à s’interroger sur les différences qu’il observe entre lui et les personnages. Une jeune Saoudienne résume parfaitement la crainte des religieux : « Quand des jeunes, fascinés par la série, voient des musulmans engagés dans une relation pré-maritale, ou ayant des enfants en dehors du mariage, c’est bien plus dangereux que s’ils voyaient des Occidentaux faire la même chose. » Islah Jad, professeur à l’Université de Bir Zeit, en Cisjordanie, résume le véritable problème des conservateurs : « Cette série montre qu’il y a des musulmans qui vivent différemment 2). »

  

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais les religieux ne sont pas seuls à la critiquer. D’autres, pour des raisons plus « politiques », voient d’un mauvais œil cet engouement pour une production turque. C’est le cas de Sameh Asi, journaliste sur le site d’information en ligne palestinien Al Watan, qui intitule son article : « Les séries turques ont-elles réussi à améliorer l’image des Turcs dans le monde arabe ?3) » S’il est obligé de répondre affirmativement à cette question, il invite cependant ses compatriotes de la « nation arabe » à se pencher sur l’histoire des relations turco-arabes : « Si l’on remonte un peu dans l’histoire, on constatera que les Turcs, à l’époque de l’Empire ottoman […] sont la raison du retard civilisationnel et technologique des Arabes. » Et de conclure : « Les séries turques sont un phénomène passager, mais la question est : "Est-ce que ce phénomène a réellement réussi à changer notre regard sur les Turcs et sur les crimes qu’ils ont commis envers nos grands-parents ?" ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Au grand dam de ses opposants de tout poil, la série est aussi devenue un formidable moyen de promouvoir le tourisme en Turquie. Une journaliste du Washington Post en poste à Riyad rapporte que, selon un diplomate turc, le nombre de touristes saoudiens est passé de quarante mille l’an dernier à cent mille cette année.4)  Au consulat de Turquie à Sanaa, on constate le même phénomène : « Plusieurs fois par jour, des Yéménites viennent au consulat avec l’intention de se rendre à Istanbul pour visiter les lieux où ont été tournés les épisodes, et pourquoi pas essayer de voir Muhannad ! » Un responsable d’une agence de voyage à Sanaa confirme cet attrait pour la Turquie : « Pas plus tard qu’hier, j’ai organisé un séjour pour toute une famille en Turquie, et bien sûr la série était pour beaucoup dans le choix de leur destination. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Le secteur touristique turc a d’ailleurs su exploiter cet engouement, puisque la maison fictive de Muhannad, sur les bords du Bosphore, a été louée par des tours opérateurs et transformée en musée. Grâce à une programmation qui ne laisse rien au hasard, la diffusion de la série s’arrête après deux cents épisodes, à la fin du mois d’août, juste avant la grand-messe du feuilleton arabe durant le mois de Ramadan. Réputés traiter des problèmes de société sur le ton de l’humour, tout en veillant à ne pas s’attirer les foudres de la censure, les feuilletons arabes diffusés durant cette période évoquent de plus en plus la question féminine. Plusieurs projets de séries, jugés trop avant-gardistes, ont été ajournés. «  La sortie de tous ces projets était sans doute un peu prématurée, commente sur son blog Yves Gonzalez-Quijano, enseignant de littérature arabe moderne à l’université Lyon-2, mais il est dans la logique des choses – celle qu’impose le goût du public sur lequel se calquent les annonceurs – que se multiplient, au prochain ramadan ou avant, les explorations de la réalité des femmes dans le monde arabe 5). »

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Nour », avec les questions qu’il pose sur la femme et sur le couple, était peut-être une manière de tâter le terrain, tout en s’abritant derrière un feuilleton étranger, à la fois si proche et si loin du monde arabe.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Réussir le DELF

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(Total 25 points)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Faites le point sur le document lui-même

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Activité 1.(4.5points)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

3couples sont dans une agence de voyage pour acheter leurs billerts d'avion. L'employée leur demande qui est marié avec qui, mais ils se sont mis d'accord pour ne rien révéler. A toutes les questions qu'elle leur pose, ils répondent par un mensonge

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voilà ce qu'ils disent:

 

 

 

 

 

 

 

 

 

a)Nour dit qu'elle vit avec Muhannad

 

 

 

 

 

 

 

 

 

b)Sophie affirme qu'elle adore son mari, Vincent

 

 

 

 

 

 

 

 

 

c)Vincent dit que Nour va avoir son deuxième bébé

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les autres s'appellent Pierre et Martine

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pouvez-vous trouver qui est marié avec qui?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vincent

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pierre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Muhannad

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sophie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     

Martine

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     

Nour

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Activité2. Completez le tableau suivant(8points)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Noms

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Verbes

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Adjectifs

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Emprisonner

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 

Satelliser

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
   

Enlevable / enlevé,e

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

Exploratoire / Explorable

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Activité3. Cherchez dans le texte des mots équivalents de.......(4points)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

a) Figure de bois, de cire, etc., qui imite les formes humaines et qu'on utilise notamment en couture. Personne qui présente les modèles de collections chez les grands couturiers. Figure articulée utilisée par les sculpteurs et les peintres pour leur permettre d'étudier les attitudes du corps.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

b)Emission dramatique radiodiffusée ou télévisée, dont l'histoire est fractionnée en épisodes généralement courts et de même durée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Activité4. Expliquez les mots ci-dessous (4points)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

a)zizanie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

b)sempiternel

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Activité5. Pourriez-vous résumer en quelques phrases le thème de cet article?(4.5points)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Production orale:

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et vous, quelle émission vous intéresse le plus? Et quelle est celle que vous ne regarderiez jamais?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

<Référence>

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1)Lire « Télévisions de Ramadan (3/3): géopolitique du feuilleton et questions de femme », par Yves Gonzales-Quijano, http://culturepolitiquearabe.blogspot.com

 Lire aussi, Dina El-Khawaga et Alain Roussillon, « Du bon usage des feuilletons télévisés égyptiens », Le Monde diplomatique, mai 1995.

 2) « "Un-islamic" Turkish soap opera all the rage in West Bank and Gaza», Associated Press, 27 juillet 2008.

 3) http://pulpit.alwatanvoice.com/print.php?id=134860, 28 mai 2008.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

4) « Faiza Saleh Ambah, “A subversive Soap roils Saudi Arabia », The Washington Post, 3 août 2008.

5) « Télévisions de Ramadan (3/3): géopolitique du feuilleton et questions de femme », par Yves Gonzales-Quijano, http://culturepolitiquearabe.blogspot.com